Pourquoi tant de transformations échouent avant même d’avoir commencé
Le vrai obstacle à la transformation n’est pas là où on le croit. Et le plus difficile, c’est d’oser le regarder en face.
La vraie raison pour laquelle la plupart des dirigeants ne transforment pas leur entreprise (et ce n’est pas celle que vous croyez)
Ce n’est pas le manque de stratégie qui fait échouer les dirigeants.
Ni le budget. Ni les talents.
Ce n’est même pas "la complexité du changement", comme on l’entend trop souvent.
C’est ce qu’ils refusent de voir.
Et je ne parle pas de leur marché.
Je parle d’eux-mêmes.
Ils refusent de regarder la part du système qu’ils ont eux-mêmes construite.
Et qu’ils continuent à protéger, parfois pour de très bonnes raisons.
Je ne dis pas ça pour juger.
C’est profondément humain.
Quand on a porté une boîte à bout de bras pendant des années,
quand on a bâti chaque mur, chaque étage,
quand on a survécu avec une équipe de fidèles,
il est presque impossible de se dire : "Peut-être que ce qui m’a aidé à tenir me freine aujourd’hui."
Et pourtant, c’est souvent le cas.
On ne devient pas seulement prisonnier de ce qu’on a construit.
On devient prisonnier de l’histoire qu’on se raconte à propos de ce qu’on a construit.
C’est plus facile de dire : "Le marché est dur."
"La culture est compliquée."
"L’organisation est trop lourde."
Beaucoup plus difficile d’admettre : "Ce chaos est là parce que je l’ai laissé faire. Parce qu’il me sert encore, d’une manière ou d’une autre."
Et je comprends cette résistance.
Je l’ai vue.
Je l’ai entendue.
Un jour, un dirigeant de PME familiale m’a appelée.
L’entreprise était en crise.
Croissance bloquée. Conflits internes. Turnover en hausse.
Je lui ai posé une simple question : "Pourquoi gardez-vous encore ces quatre cadres historiques, alors qu’ils bloquent tout ?"
Silence.
Puis il a dit, la voix un peu serrée : "Ils étaient là au début. Ils m’ont suivi quand personne ne croyait au projet. Ils font partie de la famille, en quelque sorte."
Je lui ai répondu : "Je comprends. C’est normal. Mais aujourd’hui, ce n’est plus eux que vous protégez. C’est votre histoire. Et c’est cette histoire qui vous empêche d’avancer."
La transformation réelle ne commence pas par un nouvel organigramme.
Elle commence quand un dirigeant accepte de démonter les parties du système qui le protègent — mais qui aujourd’hui l’enferment.
Pas pour renier ce qu’il a construit.
Mais pour rouvrir l’espace du futur.
Ce n’est jamais facile.
Mais c’est ce premier pas qui fait toute la différence entre une entreprise qui se fige — et une entreprise qui respire à nouveau.
Je partage ici chaque semaine ce que j’ai vu, entendu et compris dans les coulisses des transformations d’entreprise.
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